9 mars 1944 : exécution de Fernand Bouton au Fort de Bondues

#80ANSFUSILLES #FORTLOBAU

Fernand BOUTON

Mouvement FTPF (Front National, Francs-Tireurs et Partisans Français)

Né le 18 juillet 1921 à Sebourg et fusillé le 9 mars 1944 au Fort de Bondues (Piquet n° 54).

Etudiant et secrétaire d’usine à la scierie Havez.

Domicilié au 87 avenue de la Liberté à Vieux-Condé.

Époux de Gisèle BECOUR (institutrice)

Jusqu’à ses 16 ans, Fernand BOUTON suit les cours de l’école de Vieux-Condé, où il rencontre Louis HELLIN et Henri MARTRICE. Son père ayant été fait prisonnier en Allemagne, Fernand doit abandonner ses études et entrer à l’usine de papier Celcosa (Condé-sur-l’Escaut). Il obtient néanmoins son baccalauréat en étudiant chez lui et grâce aux cours particuliers d'un camarade, Jeannot GUILBERT.

Entrée en Résistance en novembre 1942 : Le père de Fernand BOUTON est rapatrié en vertu de son statut de douanier. Lui aussi s’engage sans doute dans la Résistance à l’occupant, car il est arrêté en même temps que le groupe de Fernand et est envoyé en déportation, où il décède.

Le groupe de Vieux-Condé : Fernand entre dans le groupe composé de son cousin Yvon, de son voisin et ami Robert LEBON, de Louis HELLIN, Marcel MAESS et Henri MARTRICE. Le groupe serait commandé par un instituteur, Gabriel DESCROUEZ. Fernand colle des affiches anti-allemandes. Il s’introduit à Celcosa avec Yvon et Jeannot GUILBERT pour se procurer du papier pour les tracts qu’il distribue. Selon les témoignages, Fernand aiderait aussi des prisonniers évadés de Belgique à qui il ferait passer la frontière de Péruwelz à Vieux-Condé, et qu’il conduirait ensuite en gare de Valenciennes. Il publie aussi des articles dans le “Valenciennois Patriote”.

En avril 1943, sabotage de locomotives à Raismes aux ateliers Franco-belge.

Mai 1943, sabotage de la ligne Anzin-Valenciennes (train d’usine).

Août 1943, attaque de rexistes à Escaupont pour récupérer des armes. Sabotage de la ligne à Blanc Misseron (25). Ravitaillement de réfractaires.

Septembre 1943, sabotages de deux locomotives neuves aux ateliers de la Franco-Belge.

Octobre 1943, récupération d’armes et titres de ravitaillement à Anzin.

 

Arrestation : Lorsque Gabriel DESCROUEZ est arrêté pendant un cours, Fernand BOUTON et GUILBERT se réfugient à Prisches dans la ferme de René VITRANT, un camarade de captivité du père de Fernand. Pensant le danger passé, ils rentrent après quelques jours. Mais deux semaines plus tard, le 16 novembre 1943, Fernand, Yvon et Robert LEBON sont arrêtés sur dénonciation.

Lorsque ses proches lui rendent visite, Fernand BOUTON leur dit avoir avoué ses activités sous les coups, mais de toute évidence il a réussi à protéger ses camarades, car GUILBERT ne sera jamais inquiété.

Condamnation : Fernand BOUTON est jugé le 21 février 1944 et fusillé le 9 mars 1944.

Dans sa dernière lettre officielle, il évoque son miroir. Cette mention incongrue attire l’attention de sa famille. Une autre lettre est en fait dissimulée derrière le miroir.

Funérailles de Fernand Bouton et Robert Lebon à Vieux-Condé

Hommage : Fernand BOUTON est titulaire de la Croix de Guerre avec palme, et il reçoit la Médaille Militaire à titre posthume le 22 mars 1960. Il porte le grade de sergent.