6 janvier 1944 : exécution de Edward Bown au Fort de Bondues

#80ANSFUSILLES #FORTLOBAU

Edward Sidney BOWN

Réseau d’évasion Alibi-Jean de Vienne

Né à Guînes le 16 mars 1898 et fusillé le 6 janvier 1944 au Fort de Bondues (Piquet n° 21) sous le pseudo d’Edouard.

Dit Edouard BOWN, pseudo « Edouard », il est négociant en produits fermiers.

Domicilié à Hermelinghem (Pas-de-Calais) avec son épouse Denise Marguerite DUPONT.

Classe 1918, recrutement de St Omer

 

Action : Edward BOWN travaille pour Alibi-Jean de Vienne avec Marcel DELAGE, Philéas RÉANT et Jules LEFEBVRE. Il a été recruté à St Omer.

Il fait surtout évader les Tommies, qu’il conduit souvent lui-même à bicyclette vers Lille ou le bassin minier, puis d’autres passeurs les convoient vers la zone libre (dans des camions qui ravitaillent la zone en charbon, dans une cavité entre la cabine du chauffeur et la benne).  

Agent P2 au 22/06/1942

Il travaille ensuite avec Pat O’Leary, à travers un contact avec Jean DE LA OLLA, Gaston BERTHE, M. et Mme ROGER, M. et Mme VANGREVELYNGHE, M Réau, M. Delage de Calais, Mme Leroy sage-femme à Guînes. Il s’occupe alors plutôt d’aviateurs abattus lors des grands raids sur la région. Il les aiguille sur le bassin minier grâce au chef départemental du réseau du Capitaine Michel (Marc COFFRE). Il est aidé dans sa tâche par des résistants de Calais et les agriculteurs de Guînes qu’il connaît par son métier. Il aide au moins 40 Britanniques et Polonais, à qui il fournit le gîte, le couvert, les vêtements, de faux papiers, et qu’il guide. Voici quelques noms d’aviateurs sauvés grâce à lui : CARLISLE, Achille WINSKILL, Laurence MCKEE, Stanley BARWICK, WICKENS…

Mme BOWN aide à faire les cartes d’identité avec le cachet de la mairie de Calais, prépare les vêtements civils et le ravitaillement.

Il a également des liens avec l’Intelligence Service

Arrestation :  En février 1942, il est repéré à cause de l’infiltration d’un déserteur allemand qui, désireux d’obtenir sa réintégration, se fait passer pour un parachutiste anglais.

Suite à sa dénonciation, et à celle de collaborateurs, de fausses infirmières comme Mme DEBLOCK (abattues durant l’occupation par un résistant) sont envoyées par les services de renseignement allemands afin de demander des vivres pour des Anglais. Les BOWN sont arrêtés le 22 juin 1942 et conduits à Loos.

Ils passent 3 semaines à la prison d’Arras puis sont détenus à Loos dès le 8 juillet 1942.

On sait qu’ils ont été torturés durant leur détention.

Condamnation : à Loos, M. BOWN est voisin de cellule d’Henri TURCQ, qui rapporte que BOWN le réconfortait par ses plaisanteries et son patriotisme. Le nom de M. BOWN ayant été retrouvé sur des passeurs à Toulouse, il est condamné à mort par le Tribunal de la Luftwaffe le 14 juillet 1943 (5 jugements), en même temps que Fernand CHARBONNIER. Le Président du Tribunal lui-même rend hommage au courage de BOWN. CHARBONNIER et BOWN sont exécutés le 6 janvier 1944, ainsi qu’Abel BERAET.

Edward Sidney BOWN est inhumé à Calais.

Mme BOWN est condamnée à 16 mois de détention. 

Libérée le 30/11/1943 pour raison de santé, à sa sortie de prison, elle doit trouver un logement à Lille, car elle est interdite de séjour dans la zone côtière. Elle obtient un emploi à la Préfecture grâce au Préfet Carles. Celui-ci la charge d’avertir les Vendroux, résistants de Calais, de leur future arrestation (à cause de leur lien de famille avec de Gaulle). Ceux-ci peuvent ainsi se réfugier dans le Sud-Ouest.

Hommage : Edward a reçu la King’s Medal for courage in the cause of Freedom avec diplôme en 1946, la Croix de Guerre, Médaille de la Résistance le 17 mai 1946 et a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur.

On a donné son nom à une rue de Guînes, la Grande Rue, autrefois rue du Maréchal Pétain.