27 août 1943 : exécution de Henri Beraet au Fort de Bondues

#80ANSFUSILLES #FORTLOBAU

Henri BERAET

Réseau d’évasion Albi-Jean de Vienne

Né le 7 septembre 1895 à Calais et fusillé le 27 août 1943 au Fort de Bondues (piquet 14).

Électricien et opérateur radio dans le cinéma de Calais, domicilié au 30 rue de Puebla à Calais.

Epoux de Jeanne FOURCHELOT. 4 enfants.

Entrée en résistance : Vétéran de la Première Guerre (engagé volontaire en 1915 mais gazé), Henri Beraet ne peut accepter la défaite de 1940. Il participe au début de la guerre de 24 août au 23 décembre 1939. Selon la famille, il leur apprend à capter radio Londres grâce à un poste à galène.

L’esprit de résistance se manifeste aussi très tôt chez René, l’un des fils de Henri, qui fait partie des premiers membres des Forces Françaises Libres à Londres. Dès la retraite des troupes françaises, alors que les troupes allemandes sont toutes proches, mais occupées à installer la FLAK (défense anti-aérienne allemande), les Beraet ravitaillaient les Français. Mme Beraet, qui parle allemand, intercède auprès du commandement allemand en faveur des soldats français qui décident de se rendre.

Hébergement et Évasion : Dès juin 1940, la famille Beraet accueille les soldats alliés. Henri Beraet se charge de photographier les candidats à l’évasion en vue de leur fabriquer de faux papiers. Sa connaissance, bien que rudimentaire, de l’anglais (il avait des cousins anglais à Douvres), facilite les contacts. Les Beraet collectent aussi linge et nourriture.

En 1941, séjournant chez des parents, les Beraet croisent des soldats allemands à la recherche d’un aviateur. Mme Beraet, qui a aperçu ce dernier, le dissimule derrière sa chaise longue. Ainsi l’aviateur polonais, abattu par la DCA, peut être évacué, revêtu de vêtements civils prêtés par un berger. Il est ramené chez les Beraet où des médecins de Calais, les Docteurs DRUJON et DEROIDE, l’opèrent.

Selon la famille, par la suite, un mode opératoire se met en place : Abel, son frère, qui habitait en campagne réceptionne les aviateurs, prévient Henri qui lui, indique en Angleterre par radio la présence de soldats à rapatrier. Les Anglais indique le jour et l’heure où une embarcation sera présente sur la place de Sangatte pour récupérer l’aviateur.

Renseignement : Dès les débuts de l’occupation, Henri Beraet est parvenu à se procurer un poste émetteur allemand. Il lui servira notamment à avertir Londres de la visite d’Hitler à Sangatte. Les voitures du Führer seront alors mitraillées, et mises en fuite. Suite à cet incident, des voitures de radiogoniométrie font leur apparition à Calais.

Henri Beraet repère également l’emplacement de l’immeuble des Jeunesses Hitlériennes, permettant ainsi qu’il soit bombardé. Le poste émetteur lui sert aussi à signaler aux Alliés les travaux le long de la côte.

Arrestation : Le couple Beraet est arrêté le 6 novembre 1942 (des fusils sont retrouvés chez eux et présence d’un aviateur dans le jardin selon la famille) et ils sont tous les deux envoyés à Loos. Ils sont torturés mais non pas parlé. Jeanne récupérera l’alliance de son mari avant son exécution.

Condamnation : Henri est condamné par le Tribunal de l’Armée de l’Air à la peine capitale le 17 février 1943, en même temps que William SHARP, Fernand CHARBONNIER, Marcel FOLLET, et Pierre PUIS.

Il est exécuté le 27 août 1943, avec FOLLET, PUIS, HUYGHES et SHARP.

Coll. FMU-Oslo

Il est inhumé aujourd'hui à Calais.   

Son épouse, condamnée à la déportation, est libérée par l’arrivée des Alliés peu de temps avant son arrivée dans les camps (d’après la famille serait partie en Silésie quand même et revenue par Moscou ?).

Hommage : Une rue de Calais porte le nom des Frères Beraet.

Distinction anglaise. Grade de FFI sous-lieutenant