20 juillet 1943 : exécution de Gaston Brogniart au Fort de Bondues

#80ANSFUSILLES #FORTLOBAU

Gaston BROGNIART

RÉSISTANT NON AFFILIÉ

Né le 12 octobre 1902 à Longuenesse (Pas-de-Calais)

Représentant dans les transports

Epoux de Marthe Renée DECOBERT. 3 enfants

Fusillé le 20 juillet 1943 au Fort de Bondues (Piquet n° 6)

BROGNIART est connu pour son anglophilie et son don pour l’Anglais depuis la Première Guerre durant laquelle il a combattu avec les troupes britanniques et a été soigné par leurs chirurgiens.

Action : Alors qu’il revient de Saint-Omer le 13 septembre 1942, Gaston BROGNIART rencontre à la gare un aviateur canadien abattu au-dessus du sol français. Immédiatement, il lui propose de l’aider et le ramène chez lui où il l’héberge pendant trois jours.

Devant s’absenter pour son travail chez Louis Herb transporteur, il le confie ensuite quelques jours à Mme DUQUESNOY. Pendant ce temps, André BALEUW, mis au courant, sollicite son ami Michel PICOT, employé de mairie, pour obtenir des cartes d’identité en blanc, frappées du cachet de la mairie.

BALEUW a également mis au courant un autre Touquettois, Albert LAGACHE. Celui-ci prévient Roger SNOECK de la présence de l’aviateur John Roy Tolmie, et SNOECK s’emploie à lui trouver un nouvel hébergement chez Georges Christiane au 51 boulevard Dalezau à Le Touquet puis chez Ferdinand François et Pierre Jooris (alias Jacques Lunck) qui fut dénoncé par Lagache sous la torture. Il s’adresse à Mme Simone ILLIDGE-SAGNIER, épouse d’un sujet britannique interné à Breslau. Le groupe se met alors à la recherche d’un véhicule, qu’ils trouvent grâce à un garagiste Aristide Hic

Arrestation : Le garagiste Hic les dénonce contre récompense (25 000 fr). La police allemande perquisitionne donc chez Mme ILLIDGE à 7h du matin le jour du départ. Selon des témoins, les policiers savent exactement où chercher l’aviateur. Le groupe est arrêté le 28 décembre 1942 et envoyé à la prison de Saint-Nicaise (Arras) puis à Loos.

Condamnation : Tous les protagonistes sont condamnés le 18 février 1943 par le Tribunal de la Luftwaffe de Lille pour avoir “donné asile à un soldat de l’Armée anglaise et tenté de favoriser son évasion en lui fournissant une fausse carte d’identité”.

Albert LAGACHE et Mme ILLIDGE sont mis en prison et condamnés aux travaux forcés. Mme DUQUESNOY, enceinte, est remise en liberté provisoire. Elle disparaît. M. DUQUESNOY est relâché car un alibi lui permet de prouver qu’il n’était pas présent dans le secteur du Touquet lors des faits.

Gaston BROGNIART, André BALEUW et Roger SNOECK sont exécutés le 20 juillet 1943, malgré de nombreuses interventions de la municipalité et de leurs voisins du Touquet.

Alors que BROGNIART quitte sa cellule pour la dernière fois, il fait le V de la victoire et s’écrie “On les aura !”. Son corps sera rapatrié qu'en 1945.

Hommage : Le Touquet a baptisé l’une de ses rues “avenue des trois Martyrs” avec inscription des trois noms.

BROGNIART est inhumé à Longuenesse, où une rue porte son nom.