19 janvier 1944 : exécution de Pierre Prévost au Fort de Bondues

Pierre PREVOST

Réseau de renseignement Alliance

Né le 23 janvier 1915 à Mouvaux et fusillé le 19 janvier 1944 au Fort de Bondues (Piquet n° 30).

Sous-directeur de la filature Alphonse Six à Tourcoing.

Domicilié au 120 rue du Flocon à Tourcoing et époux d’Yvonne WITTOUCK. 2 enfants

Il parle l’anglais.

Son pseudonyme était Canard.

Action : Mobilisé le 28 août 1939 dans les chars comme radiotélégraphiste au 509^ème régiment à Maubeuge, Pierre PRÉVOST est démobilisé en juillet 1940 et rentre chez lui le 28 octobre 1940.

Alliance : le secteur Nord a été démantelé au moment des arrestations du groupe de Louis HERBEAUX, et il doit être reconstitué. Ce travail est confié au “Tigre” Maurice COUSTENOBLE. En janvier 1943, il introduit un poste émetteur dans la région et le confie à Pierre PRÉVOST. Ce dernier devient ainsi le premier opérateur radio émettant dans la région pour Alliance.

Son poste est caché dans sa voiture, dissimulée dans la filature où il travaille. Grâce à cela, Pierre PRÉVOST informe les troupes anglaises du déplacement de la Kriegsmarine ; de l’emplacement des avions stationnés au Fort de Bondues ainsi que des mouvements de troupes ; de l’implantation des rampes de V1 et V2 ; etc.

Le groupe est composé d’André CHEVALIER sous le pseudonyme de “Lévrier”, d’Henri FRÉMENDITY dit “Balbuzard” et d’Henri DESAINTFUSCIEN “Mésange”. La section Nord d’Alliance est baptisée “Stade”.

Arrestation : le dépistage radiogoniométrique mène au démantèlement du groupe. André CHEVALIER est arrêté le 9 septembre 1943, c’est ensuite au tour d’Henri DESAINTFUSCIEN le 4 décembre 1943, puis de Messieurs SPEYBROCK et PRÉVOST le 6 décembre 1943 d’être repérés par radiogoniométrie. “Balbuzard” (FRÉMENDITY) a tout juste le temps d’envoyer son dernier message informant de la préparation d’une attaque allemande vers l’Angleterre par canons longue portée.

L’Abwehr remonte la filière et procède à 12 arrestations. Tous sont emmenés à la prison de Loos.

Lors de son arrestation, Pierre PRÉVOST annonce à sa femme “Tu sais bien que je n’ai rien fait …” afin de l’avertir qu’elle doit se taire.

Incarcéré à Loos, Pierre PRÉVOST ne parle pas malgré les sévices subis durant l’interrogatoire. Il est enfermé seul. Sa femme ne peut pas le voir. Pendant plusieurs mois, elle n’a aucune nouvelle de son mari. Elle entreprend alors diverses démarches pour obtenir des informations. Ce sera par l’intermédiaire de la presse que Mme PRÉVOST apprendra en septembre 1944 le décès de son mari.

Condamnation : Fusillés les 19 et 20 janvier 1944, ces trois résistants font partie des 439 membres d’Alliance morts pendant l’occupation.

Hommage : Déclaré “Mort pour la France” en 1947, Pierre PRÉVOST reçoit la Légion d’Honneur au titre de Chevalier.