14 décembre 1943 : exécution de Marcel Bouderiez au Fort de Bondues

#80ANSFUSILLES #FORTLOBAU

Marcel BOUDERIEZ

Mouvement FTPF (Front National, Francs-Tireurs et Partisans Français)

Né le 28 janvier 1899 à Lille et fusillé le 14 décembre 1943 au Fort de Bondues (Piquet n° 15).

Dessinateur.

Domicilié au 10 rue du Dr Roux à Annappes jusqu’en 1942 puis entre en clandestinité.

Époux de Madeleine CATIAU. 2 enfants

Durant la Première Guerre mondiale, Marcel BOUDERIEZ avait été réquisitionné pour travailler dans les Ardennes. Il garde donc un souvenir pénible de la première occupation allemande. En 1940, il est dessinateur à l’usine de Fives-Lille et secrétaire du Syndicat des techniciens et employés de la région lilloise.

Entrée en Résistance : Dès juin 1940, Marcel BOUDERIEZ organise des groupes de résistance qui permettent une liaison suivie entre les patriotes.

FTPF : En janvier 1942, il entre sous les ordres de René CAMPHIN, colonel, commandant FTPF, sous le surnom de « Fernand ». En mars, il forme le 3ème bataillon de la région A, qui diffuse de la propagande jusqu’au sein des troupes allemandes et organise des sabotages. Marcel BOUDERIEZ met notamment en place une action contre la centrale électrique de Fives-Lille avec Bazin, Ochin, Marcy, Lombard, Scams, Lambrecht, Beulcque et Derusme. Il appel à la grève 10 minutes au sein de l’usine.

Nommé, en janvier 1943, Commandant responsable interrégional, il est chargé de coordonner les mouvements de résistance et de rassembler les moyens matériels nécessaires à la propagande (papier, ronéo…).

Il rédige également de tracts en langue allemande.

En septembre 1942, il récupère des armes auprès de la population, incendie des meules de lin entre Lesquin et Helllemmes. Il perfore les réservoirs d’essences et établit le plan détaillé des dépôts de munitions et armes allemands.

Arrestation : Le 14 septembre 1943, Marcel BOUDERIEZ a rendez-vous avec Georges SMETS, alias Planque, à Roubaix, mais la police secrète allemande les arrête tous les deux rue des Moulins (aujourd’hui rue Jean Moulin) (date à vérifier car l'arrestation de Georges Smets est le 18/09/42 et décéde pendu dans sa cellule 21/09). Selon sa fille, Marcel est arrêté à Lille dans un café de la rue des stations car il avait rdv à 15h avec quelqu’un pour lui remettre des papiers importants. Amené en voiture à Lille, il parvient à s’échapper en sautant du véhicule qui le transporte au niveau de la Place de la Bourse (Place de l’Opéra). Malgré la lame de baïonnette attachée le long de sa jambe par les Allemands pour l’empêcher de s’enfuir, il atteint la rue de Paris où il est intercepté par un policier français.

Emmené rue François de Badts pour être torturé, il rejoint la prison de Loos par la suite où il est mis au secret les menottes aux mains jusqu’au procès. Il est incarcéré pendant 15 jours, avec d’autres prisonniers qu’il s’efforce de réconforter. On ne lui accorde qu’une visite le 12 décembre 1943 (donc après son procès). C’est à ce moment qu’il voit pour la dernière fois sa famille. Il racontera à un codétenu les événements survenus lors de son arrestation.

Condamnation : Il est jugé le 30 novembre 1943, par le Tribunal militaire siégeant Boulevard de la Liberté à Lille.

Le 14 décembre 1943, il est fusillé en même temps que René RUELLE. Leurs deux noms sont d’ailleurs intervertis sur la liste des fusillés.

Décorations : Marcel BOUDERIEZ est homologué Commandant FFI. Il est titulaire de la Médaille des Prisonniers civils et Déportés de la Grande Guerre, de la Médaille de la Résistance (1947), de la Croix de Guerre avec palme. Il est également Chevalier de la Légion d’Honneur.

Une rue d’Annappes porte son nom (ancienne rue de la Justice).

Funérailles à Annappes