Carnet (personnel) - 2008.2.7
Nom de l'objet
Carnet (personnel)
Description
Carnet où Trulin consigne ses pensées en cellule et ses dernières notes avant l'exécution.
Sujet / thème
Première Guerre mondiale
; Occupation
; Répression
; Résistance
; Renseignement
; Prison
; Espionnage
; Espion
; Recrutement
Date de l'événement
05/11/1915
; 07/11/1915
Lieu
Citadelle de Lille
; Pays-Bas
Personne concernée
TRULIN Léon
; DERAIN Raymond
; DÉNÈQUE Marcel
; DEWALF Lucien
; GOTTI Marcel
; LEMAIRE Marcel
; HERMANN André
Usage
Résistance
Utilisateur / destinataire
TRULIN Léon
Création/Exécution
Auteur/Fabricant
TRULIN Léon
- Civilité / préfixeM.
- NomTRULIN
- PrénomLéon
- Notice biographiqueLéon Trulin correspond à première vue au profil typique du jeune ouvrier belge comme il en arrive par milliers en ce début de siècle dans la métropole lilloise.
À bien y regarder pourtant, la réalité est plus complexe…
Originaire d’Ath, Léon naît en 1897, dans une famille de la classe moyenne modeste.
M. Léon Trulin père est plombier-zingueur, et Mme Trulin tient leur petit magasin. La famille a quelques économies qui leur ont permis d’acquérir leur maison et d’entretenir l’espoir de gravir peu à peu l’échelle sociale. Mais en 1899, M. Trulin décède, suivi du 2ème fils, Arthur, en 1901.
En 1902, la famille s’installe donc à La Madeleine, dans un modeste quartier ouvrier. Léon fréquente l’école laïque Victor Hugo, quand il a jusqu’alors reçu une éducation catholique.
En 1910, Léon, propulsé chef de famille, s’engage dans une pelleterie de la rue du curé St Etienne. Il a alors 13 ans.
Atteint d’une fracture au genou gauche, Léon est rapidement contraint à une longue convalescence de 8 mois, qui fait de lui un lecteur avide. Récits d’aventure, histoires du far West ou d’explorations dans la jungle sont ses lectures favorites.
En 1912, il reprend le travail dans une usine de métallisation, en suivant en parallèle des cours du soir. Il s’inscrit aux Beaux-arts comme étudiant. Léon n’a sans doute pas encore abandonné l’aspiration à une autre existence, même si celle-ci a été contrariée par les drames qui ont frappé la famille.
En 1914, Lille est envahie et occupée. L’usine de métallisation, comme de nombreuses autres, doit fermer ses portes. La famille Trulin déménage Place des Patiniers à Lille, chez l’une des sœurs de Léon, Eva, dont l’époux Adolphe est parti au combat. Léon met à profit cette période de chômage pour consacrer son temps à ses études aux Beaux-arts.
Mais il a maintenant un autre projet en tête…
Sur le monument aux Fusillés lillois de Félix Desruelles, un personnage contraste fortement avec les silhouettes droites et fières des hommes de Jacquet. Un jeune homme, en apparence déjà touché par les balles allemandes. Qui est donc ce mystérieux personnage ? Pourquoi ce choix iconographique ?
Lorsque Desruelles prépare son projet, on lui demande a posteriori d’y intégrer un nouveau personnage, qui n’est pas membre du groupe Jacquet. Il doit alors conserver la cohérence de l’ensemble, mais marquer la distinction entre les deux groupes, d’où ce choix contraire à la chronologie des faits, et jugé peu flatteur pour le jeune homme.
À bien y regarder pourtant, cette silhouette juvénile est familière aux Lillois. Comme pour compenser cette différence de traitement sur le monument aux fusillés de 1929, les sculpteurs rendent de multiples hommages au résistant dans les années qui suivent : Incarné par son seul nom sur les lieux de sa mort, soldat de l’ombre déterminé sur sa tombe, pieux jeune homme dans les rues de Lille...
Une versatilité qui correspond bien au caractère et au parcours de Léon Trulin.
Lorsqu’il passe en Angleterre en juin 1915, c’est d’abord pour s’engager dans l’armée. Refusé en raison de sa constitution fragile, il propose aux services britanniques les informations qu’il a collectées sur son chemin. Il entre alors au service de l’un des chefs des renseignements militaires, le Major Cameron, qui le charge de rassembler des informations stratégiques sur le secteur de Lille.
Léon recrute deux de ses plus proches amis : Marcel Gotti, âgé de 15 ans, dont les parents sont photographes, et Raymond Derain, âgé de 18 ans.
En août, 3 autres jeunes rejoignent le réseau : Lucien Deswaf, André Hermann, et Marcel Lemaire (âgé lui aussi de 15 ans).
Les notes communiquées par Trulin au Major Cameron révèlent l’ambition du jeune leader, qui souhaite faire rayonner son réseau sur tout le département et en Belgique. Finalement, “seuls” les postes d’observation de la métropole lilloise fonctionnent. Le réseau Trulin aurait notamment permis de localiser une unité d’assaut chargée d’intervenir dans les Flandres. Les porteurs de plis, dont font partie Trulin, Gotti et Deswaf, font le voyage jusqu’à la frontière belge voire hollandaise 2 fois par semaine.
À la fin septembre 1915, se sentant menacés, Trulin et Derain prévoient un départ définitif vers la Hollande.
Ils sont malheureusement arrêtés, porteurs de documents compromettants, à la frontière belgo-hollandaise.
Le groupe soupçonne fortement une trahison.
Trulin et Derain sont conduits en prison à Anvers avant de rejoindre leurs compagnons arrêtés à Lille à la citadelle, le 12 octobre. Le 7 novembre 1915, Trulin est condamné à mort, tandis que Gotti et Derain, ses deux adjoints directs, voient leur condamnation à mort commuée en travaux forcés à perpétuité. Raymond Derain n’en sortira à l’armistice, que pour mourir en décembre 1918 dans un hôpital à Strasbourg, sans avoir revu les siens... Léon Trulin tombe sous les balles le 8 novembre 1915, à la citadelle de Lille.
Auteur
Date de création
Première Guerre mondiale
Lieu de création
Nord
Lieu de conservation
Musée de la Résistance, Bondues
Numéro d'inventaire
2008.2.7
Nombre d'objets
1
Domaine
Correspondance
; Vie carcérale
Matière et technique
Papier
Manuscrit
Facettes
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