Invasion 40 : photographies allemandes de l'occupation
En mars dernier, un collectionneur passionné, Clyde Liénard, nous a permis de numériser un ensemble de photographies allemandes prises à Lille en mai-juin 1940.
Son souhait de les voir valorisées a été quelque peu contrarrié par le confinement déclaré quelques jours plus tard.
Les voici néanmoins en ligne, 80 ans après presque jour pour jour...
Nous le remercions pour cette démarche de partage du savoir !
Pour découvrir d'autres photographies de sa collection, rendez-vous sur la page Facebook Lille sous l'occupation
Destruction rue des Manneliers et place du Théâtre
Les soldats français défendant Lille ont pour mission de "fixer" aussi longtemps que possible les troupes allemandes. Les combats acharnés laissent des traces, en particulier dans certains secteurs déjà très impactés pendant la Première Guerre.
Traces de combat à Lambersart
Photo prise avenue de Soubise
Véhicules abandonnés aux alentours de Vauban
Véhicules abandonnés aux abords de la citadelle
Tombe de soldat allemand
Les tombes des belligérants rappellent partout dans Lille la violence des combats, comme ici au pied du "P'tit Quinquin".
Scène de chaos après le combat
véhicules abandonnés et sabotés place de Tourcoing (actuelle place du Maréchal Leclerc) à Lille.
Tombes allemandes
Tombes du Gefreiter Theodor Hermanns et de l'Oberlieutenant Ernst Menke, tous deux morts le 30 mai 1940 à Lille.
Prisonniers français de Lille
La reddition de la poche de Lille le 1er juin 1940 est un moment fort de la bataille de France, dont il fut rappeler qu'elle fait environ 60 000 tués et près de 2 millions de prisonniers dans les rangs français.
La résistance des 40 000 hommes du général Molinié à Lille permet d'y fixer environ 110 000 soldats allemands, et contribue au succès du rembarquement à Dunkerque.
À Lille, Molinié négocie avec le général Waeger une reddition avec les honneurs militaires, notamment pour les troupes d'Afrique du Nord qui représentaient la moitié des divisions engagées. Avant cet accord, une partie des combattants "indigènes" avaient été massacrés à Haubourdin par les soldats allemands au mépris des lois de la guerre.
Arrivée des troupes allemandes
L'occupant entre dans Lille, une parade photographiée ici sur la place de l'opéra.
Contre-champ devant la Vieille Bourse.
Écluses sur la Deule (abords de la citadelle ?)
Soldats allemands posant devant la citadelle
Mise en place de l'occupation
L'occupant s'installe et découvre (ou redécouvre) Lille.
Soldats de la Luftwaffe devant un abri anti-aérien.
On découvre donc sur cette photo qu'un abri avait été installé en 1939 sous l'emplacement actuel du "forum" de la Place de la République.
Visite au Square Foch
Cette photo est donc prise à proximité des tombes temporaires du Petit Quinquin. Est-elle prise à l'occasion d'une visite sur ces tombes ?
L'huitrière
Certains hauts-lieux sont incontournables...
Parade sur la Grand Place de Lille
Quelques semaines plus tard, le magasin de chaussures Ibled a été remplacé par un Frontbuchhandlung (librairie de campagne destinée aux troupes).
On notera le siège du Grand Écho qui sera remplacé par la Voix du Nord après la Libération.
Soldats de la Luftwaffe (armée de l'Air) devant la Porte de Paris
Soldats devant l'opéra de Lille
Le bâtiment de L.M. Cordonnier revêt une valeur symbolique pour les troupes d'occupation : il n'est pas tout à fait terminé lors de l'entrée des Allemands à Lille en 1914. Ce seront donc eux qui l'inaugureront alors, bien que l'inauguration "officielle" date de 1923 !
En 1940, l'occupant retrouve l'opéra qui devient en mai 1941 le seul "Théâtre allemand" (organe de propagande dépendant directement du Reich) de France. Il participe notamment au programme "Kraft durch Freude" (La force par la joie), visant à encadrer les loisirs du soldat et plus généralement des Aryens.
Soldats devant le monument aux morts Place Rihour
Le rapport des troupes d'occupation aux monuments aux morts est complexe : certains monuments (évoquant par exemple le souvenir de la Résistance à l'occupation de 14-18) sont vandalisés, mais il semble que généralement le respect pour un vécu commun du feu domine.
Promenade bucolique au Parc Vauban
Logement chez l'habitant...
Que ce soit en villa (ici avenue de Jussieu à Lambersart), en appartement (rue Nationale), ou en chambrée (principalement selon le grade), il faut placer les troupes d'occupation dans des logements réquisionnés totalement ou en partie (voir ici le repas "en famille" rue Gambetta).
Installation des services
Général de l'Orstkommandantur914
Souris grises (Auxiliaires féminines de la Wehrmacht) à la gare
Membres de la Luftwaffe rue Eugène Jacquet à Fives, juin 1940
Une photo dans un lieu à la toponymie ironique (Eugène Jacquet étant un Résistant fusillé en 1915)